* Ensuite l’article original en français
Cuando los islamistas en el poder desde el 23 de octubre del 2011, intentaron imponer en la nueva Constitución que se estaba elaborando el concepto de “complementariedad de género”, el 13 de agosto de 2012, el Día Nacional de Túnez, miles de mujeres marcharon por la arteria central de la capital para oponerse a ese proyecto.
La multitud que llena por todas partes la avenida Bourguiba, en el centro de Túnez, está mezclada. Hay tantos hombres como mujeres que se manifiestan por la dignidad, la libertad, el trabajo, la igualdad, la justicia social y la democracia en este día memorable, después de lo cual un dictador, el presidente Ben Ali huyó del país que gobernó con mano de hierro durante 23 años.
Mujeres de todas las edades, de todas las clases sociales, de todas las categorías socio-profesionales han desplegado ese día en el espacio público una palabra totalmente libre del miedo y la censura en una atmósfera de fervor revolucionario.
Las jóvenes blogueras y cyberdissidentes habían participado previamente, desde el 17 de diciembre de 2010, fecha de la auto-inmolación de Mohamed Bouazizi, un vendedor ambulante de 27 años, en la recogida y transmisión de información sobre los gritos y la ira de la calle. Su conocimiento del mundo virtual y de las redes sociales, como también de las técnicas de elusión de la censura y de la policía del nieto del ex presidente Ben Ali, contribuyeron al eco mundial de los acontecimientos de Túnez.
Las mujeres tunecinas no bajaron la guardia más tarde, cuando los islamistas en el poder desde el 23 de octubre del 2011, trataron de imponer el concepto de “complementariedad de género”, en una nueva Constitución que se estaba elaborando y que debía sustituir el principio de la “igualdad de género” en la Constitución de 1956. En un país que emitió un código de estatuto personal en 1956, un texto de abolición de la poligamia y el repudio y daba a las mujeres derechos excepcionales en una tierra del Islam, incluyendo el derecho a disponer de sus cuerpos, sus hijos y su destino, era de lo más normal que las tunecinas también estuvieran presentes y activas cuando se amenazaban sus derechos. De hecho, ese código no se mantuvo en el nivel de la retórica, sino que se contagió a las prácticas, acciones y palabras de las tunecinas.
Ellas han interiorizado su espíritu pionero. Y generación tras generación, ese espíritu ls liberó realmente hasta inflamar su conciencia política. Resultado el 13 Agosto de 2012, el Día Nacional de Túnez, miles de mujeres marcharon por la arteria central de la capital de Túnez para oponerse a ese proyecto. Se las arreglaron para cambiar el rumbo. La Constitución del 27 de enero de 2014 establece ahora la igualdad entre los sexos y menciona explícitamente el principio de “paridad”.
Periodista del diario tunecino “La Presse”
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*La situation des tunisiennes après la révolution du 14 janvier 2011
Olfa Belhassine journaliste de Túnisie
Lorsque les islamistes au pouvoir dès le 23 octobre 2011, tentent d’imposer dans une nouvelle Constitution en cours de rédaction le concept de la « complémentarité hommes-femmes », le 13 aout 2012, fête nationale des Tunisiennes, des milliers de femmes marchent sur l’artère centrale de la ville de Tunis pour s’opposer à ce projet.
Le 14 janvier 2011, dès 10H du matin, est un jour de révolution en Tunisie.
La foule qui enfle de toutes parts sur l’avenue Bourguiba, au centre-ville de Tunis, est mixte. Autant d’hommes que de femmes manifestent pour la dignité, la liberté, le travail, l’égalité, la justice sociale, la démocratie en cette journée mémorable, au bout de laquelle un dictateur, le Président Ben Ali, a fui le pays qu’il gouvernait d’une main de fer depuis 23 ans.
Des femmes de tous âges, de toutes les couches sociales, de toutes les catégories socio professionnelles ont déployé ce jour-là dans l’espace public une parole totalement affranchie de la peur et de la censure dans une ambiance de ferveur révolutionnaire. Les jeunes bloggeuses et cyberdissidentes avaient auparavant, depuis le 17 décembre 2010, date de l’immolation par le feu de Mohamed Bouazizi, vendeur ambulant de 27 ans, participé à collecter et à relayer l’information sur les cris et la colère de la rue. Leur connaissance du monde virtuel, des réseaux sociaux mais aussi des techniques de contournement de la censure et de la police du Net de l’ex Président Ben Ali ont contribué à donner un écho planétaire aux évènements tunisiens.
Les Tunisiennes n’ont pas baissé les armes par la suite, lorsque les islamistes au pouvoir dès le 23 octobre 2011, tentent d’imposer dans une nouvelle Constitution en cours de rédaction le concept de la « complémentarité hommes-femmes », remplaçant le principe de « l’égalité hommes-femmes », inscrite dans la constitution de 1956. Dans un pays qui a publié un Code de statut personnel en 1956, un texte abolissant la répudiation et la polygamie et donnant à la gente féminine des droits exceptionnels dans une terre d’islam, dont le droit de disposer de leurs corps, de leurs enfants et de leur destin, il était quasi naturel que les Tunisiennes soient aussi présentes et réactives quand des menaces pèsent sur leurs droits. En fait, ce code n’est pas resté au niveau du discours creux, il a déteint sur les pratiques, les actes et les paroles des Tunisiennes.
Elles ont intériorisé son esprit avant-gardiste. Génération après générations, il les a affranchies réellement jusqu’à déteindre sur leur conscience politique. Résultat : le 13 aout 2012, fête nationale des Tunisiennes, des milliers de femmes marchent sur l’artère centrale de la ville de Tunis pour s’opposer à ce projet. Elles réussissent à renverser la vapeur. La Constitution du 27 janvier 2014 consacre l’égalité entre les sexes et se réfère au principe de la « parité ».
Journaliste du Journal tunisienne « La Presse »